Le BMS nous interdit de sortir du port jusqu’à demain. Il faut occuper l’équipage et puisque les taches de nettoyage et de réparation sont achevées nous partons vers les montagnes de Basse Terre (drôle de nom).
Les enfants ont repéré sur le plan de la Guadeloupe un parcours style Indian Forest. En route donc pour la route de la traversée qui relie les deux cotes en passant par la montagne. C’est une belle balade car la nature y est généreuse. La pluie arrose pratiquement tous les jours les versants donnant de quoi boire aux arbres et plantes tropicales afin de s’épanouir pleinement. Il pleut d’ailleurs copieusement quand on arrive à notre première destination, les chutes de …
Les bambins reconnaissent le sigle du parc national de Port Cros à l’entrée du chemin. Après lecture des panneaux, nous apprenons que ce parc fait partie de la même association, ce qui explique le dessin.
On décide de poursuivre jusqu’en bord de mer pour déjeuner avant de retourner vers l’attraction tant attendue par les garçons, il pleut des cordes, nous aurons peut être plus de chance dans l’après midi.
On déjeune dans un resto perché sur les falaises donnant une vue sur le rocher qui fait partie de la réserve Cousteau. La houle rentre dans la baie et même ici on voit que la mer doit être encore formé sur les cotes exposées. Les vagues s’engouffrent dans les creux de la falaise sous nos pieds, se qui ne semble pas déranger les iguanes qui font bronzette sur la pierre chauffée par le soleil.
La pluie a cessé et nous sommes donc condamnés à suivre nos garçons dans l’exploration des cimes des arbres. Si j’avais su…
Je n’aime pas particulièrement grimper dans le mât, ni dans des arbres, mais bon, je ne veux pas gâcher la fête. De plus, un peu d’exercice physique ne me fera pas de mal, sois sportive.
La fille nous fait faire un petit parcours pour juger nos réflexes et voir si nous suivons les consignes de sécurité afin d’éviter d’en perdre un en cours de route.
Ça fera désordre quand on rentre en France. On ne l’a pas perdu en mer, non, il est tombé d’un arbre dans la jungle de la Guadeloupe…
Bref, armé d’un harnais, deux sangles avec mousquetons et un truc pour tenir sur le fil de la tyrolienne, on se lance sur les traces de Tarzan et Jane. Naji en tête du pelotons, suivi de Loïc, Romain et puis Nils. Moi, je dois m’assurer que Nils détache et attache ses mousquetons au bon moment et au bon endroit. En réalité il se débrouille tout seul. C’est maman qui est moins rassurée. Je pense abandonner à plusieurs reprises la course, mais il n’y a pas de porte de secours dans la jungle. Je crains plus particulièrement l’atterrissage avec les tyroliennes sur les minuscules plateaux montés à plus de dix mètres du sol.
Je n’ai pas vraiment fait honneur à Jane, mais j’ai fini le parcours, sans avoir eu recours aux pompiers.
L’épreuve nous a mis KO. Demain on reprend la mer, c’est plus sur…
Tabasco, le voilier Suédois nous attends aux Saintes. On dit au revoir à Patrick, échangeons quelques coordonnées et nous sommes prêts pour prendre le large. La mer s’est bien calmée et nous arrivons en début de soirée dans la baie du Bourg. Lena et Peter ont fait route depuis la Dominique et nous sommes contents de les retrouver après plus de deux mois. Ils sont allées jusqu’à Grenada et chacun raconte son voyage.
Naji a préparé des sushis pour tout le monde. En profitant de ce repas, on prend connaissance de leurs endroits préférés, leurs découvertes et rencontres. Ils ont encore un long voyage devant eux jusqu’en Suède. On leur tire notre chapeau, mais ce sont des vikings, donc des marins capables d’affronter gros temps et pirates.
On profite d’une journée au mouillage avant de quitter les Saintes et Tabasco, pour aller en Dominica. Les six têtes blondes partent en exploration sous-marine avec Peter, pendant que Naji profite du calme pour travailler, oui je dis bien travailler un peu avant de partir à Aix la semaine prochaine.
Lena et moi attendons l’expédition Cousteau sur la plage du pain de sucre. Le séjour sera de courte durée. Loïc met le pied sur un énorme oursin et hurle de douleur. La bête y a laissé une dizaine d’épines qu’il faut essayé d’extraire. Sous les hurlements du pauvre Loïc, Naji charcute son pied, mais ces épines cassent et s’enfoncent dès qu’on essaie de les attraper. Le livre médical du bord conseille de mettre le membre atteint dans de l’eau chaude, d’appliquer de l’huile par la suite, ce qui doit à priori les libérer.
Désolé, monsieur le docteur, ça ne marche pas. Il faut faire avec jusqu’à notre arrivée en Martinique, car on aura du mal à trouver un médecin à Dominica.
Nous levons l’ancre tôt dans la matinée en promettant à Tabasco de venir les voir à Stockholm et vice versa.
Nous sommes encore à quelques miles de Portsmouth, quand un boatboy vient nous accueillir déjà. La traversée a été assez musclée, une mer agitée et un vent de SSE frôlant les 25 nœuds en permanence. On dit donc à notre ami de revenir dans l’après midi le temps d’effectuer les formalités et de ranger le bateau qui subit toujours quelques transformations pendant un parcours au près serré.
L’intérêt de notre arrêt ici est de visiter l’Indian river. On se met d’accord avec Alexis, notre hôte de ce matin, sur le prix et le parcours. Mais avant, nous recevons les douaniers à bord. C’est vraiment génial. Ils débarquent avec l’attaché caisse contenant les formulaires, tampons et papier carbone. Les trois militaires en tenu de combat facilitent ainsi la vie des plaisanciers et ils ont en même temps un œil sur ce qu’il se passe dans la baie. Plutôt rassurant, car la Dominica est extrêmement pauvre. Ils ont subi un cyclone très dévastateur l’année de leur indépendance détruisant la plupart de la culture de l’île. Depuis, la population a beaucoup de mal à se redresser et l’écart entre les riches (politiciens et administration) et le reste de la population est énorme. On trouve que très peu de denrées sur l’île et les habitants se débrouillent comme ils peuvent.
Alexis nous amène à l’embouchure de la rivière ou son frère nous attend dans son bateau en bois. La rivière fait partie d’une réserve et il est donc interdit aux embarcations motorisées. Des iguanes profitent du soleil et les fleurs sauvages se tortillent autour des lianes suspendues au dessus de l’eau de la rivière. La salinité de cette dernière diminue au fur et à mesure de notre progression. Il nous fait remonter la rivière à l’aide des pagaies en racontant sa vie. C’est un autre monde… La chanson le dit: être né quelque part ! C’est vrai qu’on peut s’estimer heureux de pouvoir choisir son avenir, plutôt que de subir…
Je quitte le petit bateau avec un sentiment de tristesse à l’égard de cet homme qui a dit tant de choses gentils sur nous et qui a raconté son histoire avec tant de sincérité et de courage. Je lui souhaite donc bon courage. Nous ne sommes pas indifférents, mais parfois ignorants. Les choses simples et évidentes ne le sont pas en réalité. Encore une fois, on ne refait pas le monde, mais de telles rencontres remettent les choses dans leur perspective.
On quittera Dominica demain pour atteindre la Martinique en fin de journée. On tente d’apercevoir une trace des baleines qui longent les côtes sud de l’île, mais en vain. Le plan d’eau change de visage quand on dépasse l’îlot qui marque la pointe extrême sud. La mer se creuse rapidement et le vent accélère. Un ris, puis deux ris. Le génois est échangé contre la trinquette. Nous savons que le passage entre les îles est souvent assez sportif et puisque les alizés sont soutenus, il faut amariner la totalité de l’inventaire du bateau. Le vent a tendance à virer au SE et on met le moteur en route pour nous aider à tenir le cap.
Après quelque temps le ronronnement du moteur s’arrête. Qui a tourné la clé ? Personne, donc il y a embrouille. Naji essaie de redémarrer, rien. Il faut réamorcer la pompe d’alimentation de fuel. Chose faite, mais toujours rien. Nous sommes habitués à ce genre de problèmes depuis cet été et nous gardons donc notre sang froid.
On prend contact avec le ponton de Bakoua dans la baie de Fort de France. Ils nous attendent et peuvent nous remorquer au cas ou. Le vent veut bien adonner à l’approche de la Martinique et nous pouvons reprendre le cap direct. Une fois à l’abri de la houle, le bateau roule moins et nous tentons de redémarrer l’engin. Ça marche à nouveau donc on devrait arriver à bon port sans assistance.
Nous continuons néanmoins à la voile jusqu’à l’entrée du mouillage en face du ponton. Avant d’affaler on vérifie que le moteur veut bien fonctionner et c’est le cas. Nous nous glissons à coté d’un magnifique Wally battant pavillon Norvégien. Tient ça change des bikinis. Sauf que l’équipage féminin est bel et bien en petite tenue.
Nous finissons une bonne partie du travail du CNED car il ne fait pas très beau et il faut finir l’évaluation avant que Naji ne parte en France. Donc, on chante, on bricole et on fait de l’anglais. Mes trois ténors n’ont pas tous le même niveau de chant et l’épreuve s’avère plutôt impossible pour le pauvre Romain qui essaie de suivre le canon proposé. On espère que la correctrice sera clémente et pas trop déçue car étant elle-même soprano dans un cœur, elle va devoir subir…
Bref, le CNED n’oublie aucune matière, mais elles ne sont pas toujours réalisables sur un voilier. La construction d’une flûte de pan pour Loïc par exemple : mission impossible !
Les magazines sont découpés l’un après l’autre pour les collages, car j’évite au maximum la gouache et la peinture à l’huile. La banquette du carré, qui sert de banc d’école, est, malgré les restrictions, égayée depuis la rentrée des classes par des taches et traits de toutes les couleurs. Les paires de ciseaux ont eu raison d’un des coussins et les agrafes ont trouvé leur chemin dans le plancher. Les cahiers ont commencé à se décomposer. Je ne sais pas si la colle de reliure n’aime pas le climat ou si c’est du à nos états d’énervement successifs ?
J’ai proposé de faire un feu de joie avec les cahiers une fois l’école terminé, mais ça me ferai trop mal au cœur de brûler le travail obtenu avec tant de sueur.
Nous avons bien avancé le programme et il leur restera uniquement une séquence à faire après les vacances de Pâques. Il faut mieux car le voyage vers le Venezuela comprend de nombreuses traversées et je ne crois pas qu’on trouvera un bureau de poste sur les îles.
On n’y est pas encore. On part au Marin pendant au moins une semaine, le temps que Naji fasse un aller-retour en un temps record vers la France.
Les enfants retrouvent leurs marques au sein de la marina. Sonia et Benoît de Marin Plongée, le bateau Mamayamba (l’ancien cata de Yannick Noah), Remi qui voyage sur le Beneteau 57 et Lara, la petite copine de Nils qu’on avait rencontré début Janvier. Le temps est vraiment instable au point qu’il est devenu le sujet de discussion sur les pontons. Les vieux loups de mer ne comprennent pas non plus pourquoi il y a toujours autant de vent et de pluie à cette période de l’année.
Il faut faire avec et prenons les choses du bon coté, au moins on n’aura pas trop chaud au port.
Nous resterons plusieurs jours ici en attendant le retour du beau temps et l’arrivée de la petite famille Amiens.
il est vraiment super votre blog . SALUT A TOUT LE MONDE . ( si vous me reconnaiser ) !!!!
Rédigé par : thomas | 30 avril 2008 à 23:40
bonjour!
toujours aussi pétillantes vos histoires!
pour les oursins,j'ai une recette à vous communiquer - testée personnellement contre mon gré- mais qui marche en l'absence de moyen classique !
je vous embrasse
anne
Rédigé par : afbourhis | 07 mai 2008 à 17:38