Après deux jours aux Saintes, nous avons déjà envie de bouger.
Chose faite, nous sommes partis pour cinq heures de navigation au près serré. La mer est un peu formée et Alayat monte et descend les vagues en plongeant son étrave sous l’eau au moment d’atterrir dans un creux.
Nous avons amarré l’annexe sur le pont à l’avant du bateau. Elle se transforme petit à petit en bassin et je pars y jeter un coup d’œil. Je me tiens bien, comme papa m’a toujours appris. Une main pour travailler et une pour soi. J’avais mis ma tenue de régate appropriée, une petite robe légère, idéal pour effectuer des manœuvres sur la plage avant par 25 nœuds de vent.
L’état de l’annexe n’est pas dramatique, par contre, on a oublié de fermer la soute à voile. Elle est entrouverte et vu le nombre de plongées qu’on a effectué depuis une heure, elle doit être rempli. Heureusement que l’eau passe dans les cales et qu’à priori elle est évacuée par la pompe de cale.
Sauf que, la pompe se met en marche une fois le niveau d’eau assez élevé pour dépasser les planchers à la gite.
La surface au sol du bateau ne dépasse pas 20 mètres carrés la cale. Ce
Il faut bien occuper l’équipage donc notre première journée à la marina de bas de fort se passe le nez en bas et les mains dans les produits de nettoyage.
Notre arrivée au port s’est faite, comme d’habitude sous un grain violent. On a juste eu le temps d’affaler les voiles avant que la pluie s’abat sur nous accompagné de bourrasques de vent. L’accueil du placeur est un peu froid, mais il nous trouve toutefois une place nez au vent. En discutant un peu plus tard avec ce dernier, prénommé Patrick, Naji et lui découvrent qu’ils ont été au même endroit, à la même heure il y a plus de vingt ans en plein centre de Beyrouth quand le Liban était plongé dans cette terrible guerre. Ancien parachutiste dans l’armée française, il a passé plusieurs mois sur la ligne de démarcation non loin de la place des Martyres.
Les souvenirs communs de cette époque mouvementée dans ce Liban chargé d’histoire ont été sujet de conversation pendant toute une soirée.
Les enfants font la connaissance d’Arthur, enfant voyageur depuis trois ans, qui est content de retrouver des enfants de son âge puisqu’il n’a pas de frère ni de sœur avec qui partager le lego ou trottinette Décathlon.
Un bateau est vraiment comme une maison. Il y a toujours des travaux à faire. Surtout sur un bateau de série qui est construit pour naviguer durant la moyenne nationale en France, environ trois semaines par an. Ce qui veut dire que la plupart des finitions et installations ne supportent pas toujours bien l’utilisation intensive comme on en fait actuellement.
Alayat sera donc équipé comme aucun autre après notre périple. A chaque escale on modifie, rajoute ou améliore quelque chose. Naji et moi trouvons un nouveau magasin de jouets. Nous investissons dans un équipement de plongée complet pour nous deux. Benoit nous a donné envie de plonger et avec notre diplôme en poche nous allons pouvoir explorer les récifs lors de nos escales. Il faut juste trouver une petite place pour le stockage.
Le nombre de jours au port se prolonge avec le temps qui se dégrade. Les averses se succèdent et le vent gonfle la mer. L
Une fois les devoirs du CNED accomplis, nous partons visiter le musée du Rhum à Sainte Rose dans le nord de la Guadeloupe. On
La dégustation des produits finis sera assurée par Naji. On repart avec quelques bonnes bouteilles pour arroser des événements plus ou moins importants.
Nous avons appris qu’il y a un club Med dans la baie de Sainte Anne ou on peut passer la journée à condition d’acheter des « day pass ». La mer est toujours démontée donc c’est le moment de partir à l’assaut des GO au club de la Caravelle.
Nous arrivons en pleine séance d’aquagym rythmée par une musique assourdissante. En attendant la fin du spectacle aquatique, nous partons explorer la plage qui est effectivement très belle. Le sable blanc est parsemé de corps bronzés mais fripés car l’âge moyen tourne autour de la soixantaine.
La piscine sera terrain conquit pendant le reste de la journée. Romain
C’est le jour du départ. Nous avons rendez vous avec Patrick et La famille sur Maxandre dans la baie de Deshaies sur la cote sous le vent au nord-ouest de l’île. Patrick nous amène ce soir diner dans un gite sur les hauteurs surplombant la baie ou on jettera l’ancre. La fille ainée de Patrick viendra garder les cinq garçons au bateau pendant que nous dinons dans cet endroit hors du commun.
Les premiers miles sont mouvementés. La mer porte encore les traces du temps subis les derniers jours. Nous faisons route vers les Saintes pour éviter les empannages incontrôlés car la houle est croisée. Une fois le cap dépassé à l’extrême sud-ouest, la mer se transforme en lac pendant que le vent nous pousse à vitesse grand V vers notre destination. Nous restons à bonne distance de la cote pour éviter les caprices du vent. Nous arrivons en fin d’après midi au mouillage. Le vent n’est pas tombé et nous avons quelques doutes concernant notre plan de laisser les enfants seul à bord avec la fille de Patrick, pendant que nous partons dans les hauteurs. Changement de programme, les enfants iront chez Patrick et Laurence, ce qui rassurent évidement les parents.
L’endroit est effectivement insolite, exotique et extrêmement original. Les couleurs vives, la décoration et la verdure en font un petit coin de paradis. Les chambres sont suspendues dans les arbres, des cabanes multicolores comme des perroquets perchés sur les branches. De plus on y mange très bien à la table d’hôte et merci donc à Patrick et sa femme Laurence de nous avoir fait connaître leur lieu secret.
En route pour Antigua ! Nous quittons les amis Maxandre qui resteront encore un peu avant de monter vers Antigua.
Notre cap au nord nous oblige une fois de plus à faire route au près. Les quinze à vingt nœuds de vent apparent conviennent parfaitement à cette allure. Notre vitesse est plus qu’acceptable et nous doublons à notre grande joie un autre voilier, même légèrement plus grand que nous. Je suis inquiète car un autre voilier au loin nous rattrape très rapidement. Je n’aime pas ça, mais j’apprends à mon grand soulagement qu’il s’agit d’un deux mats de plus de 45 mètres
L’entrée d’English Harbour est étroite et il y a du monde au mouillage. La marina a l’air sympa, peut être y a-t-il une place pour nous à quai.
Nous atterrissons entre de superbes voiliers avec l’ancre à l’avant et cul à quai comme on dit, vu sur quelques maisonnettes typiquement anglaises et jardins fleuris.
Entre les superdollaryachts, on repère immédiatement ce vieux gréement de bien plus de cent cinquante pieds. Il s’agit d’ Eleonora, le voilier dont Taoté et Caro la main. On
Les formalités de clearance se font sur place en passant d’un bureau à l’autre. L’administration anglaise d’outre mer a du prendre des idées auprès des français en ce qui concerne la paperasse officielle. Il faut passer dans trois bureaux différents pour remplir les formalités d’entrée. Nous pourrons ensuite visiter Antigua et Barbuda et faire l’autorisation de sortie à Barbuda comme nous prévoyons de le faire.
C’est la fête dans la marina. Les la baie. Dans LA RAME. Un
Le mouillage de Carlisle bay est à peine à cinq miles d’English harbour. La baie est quasi déserte et l’endroit idéal pour un peu de snorkling. L’eau est un peu trouble et les fonds sans grand intérêt mais les enfants disent avoir rencontrés des raies, étoiles de mer géantes et quelques poissons de roches. Notre escale sera de courte durée car le vent vire au sud et le mouillage devient inconfortable, voir intenable. Il faut donc trouver un autre refuge pour la nuit. Cap
Les eaux autour d’Antigua ne sont pas très saines dans le sens ou de nombreux hauts-fonds rendent ses abords hasardeux. Quelle invention donc ce GPS et les cartes marines électroniques. En suivant scrupuleusement les tracés, nous arrivons pratiquement à la tombée de la nuit à Jolly harbour.
Nous avons été dévorés par les moustiques pendant la nuit. On la varicelle. Le CNED
Comme nous sommes arrivés tard la veille et que le soleil n’était plus assez haut pour éclairer le lagon et de faire ressortir cette couleur incroyable, nous sommes bluffés par la beauté de la mer ce matin. Les différents tons de turquoise s’étalent sur plusieurs miles, à perte de vu car les fonds sont très peu profonds jusqu’à quelques miles des côtes.
La mer nous envoie une houle du Nord ce qui rend le mouillage qu’on a prévu dangereux. Comme nous n’avons toujours pas de rendez vous, nous allons continuer notre route vers Barbuda à vingt cinq miles au nord.
Les images dans les différents guides montrent des plages à perte de vue et une nature sauvage. D’après les récits dans notamment mon guide anglais les habitants de Barbuda vivent une vie paisible et refusent tout développement touristique, afin de préserver leur mode de vie et surtout la nature de l’île. Les habitants ont leurs propres méthodes pour dissuader ceux qui tentent d’y faire fortune.
L’approche se fait cette fois ci par grand beau temps au milieu de la journée. Les
L’expédition de snorkling au rif de Cocoa Point fait le bonheur des enfants et Loïc voit même une petite raie. Le coucher de soleil est superbe, nous sommes bercées par la houle qui a traversée le récif, ainsi atténuée juste assez pour faire rêver et de passer une douce nuit, sans moustiques.
Si on veut continuer notre voyage, il faut faire tamponner nos passeports par les autorités qui devraient se trouver dans le seul village Codrington au milieu de l’île en bordure du lagon.
Pour s’y rendre il faut changer de mouillage et aller à Low bay, à l’ouest de Barbuda. De là, partir en annexe vers la plage, tirer l’annexe par-dessus une petite dune de sable jusqu’au lagon, puis traverser cette mer intérieur et accoster au ponton en lisière du village pour chercher le bureau des Customs. C’est facile quoi !
Notre atterrissage sur la plage avec la houle se fait sans que l’annexe se renverse (on verra le retour). Avec l’aide des enfants nous parcourons l’obstacle terrestre sablonneux sans problème. Un petit débarcadère accueille notre annexe, reste à trouver l’administration Barbudain ( ?)
Ce n’est pas très difficile, tout le monde connaît le chemin sauf que…
Il faut d’abord se rendre chez la première personne qui délivre les formulaires, ensuite il faut aller payer la taxe à l’aérodrome, puis retourner au bord du lagon pour un autre papier avant finalement se rendre à l’immigration et tout ça au milieu de la journée en plein cagnard.
Nous avons pris le rythme des îles donc nous allons prendre notre temps. On va d’abord chercher un restaurant, qui devient plutôt snack et finalement une maisonnette avec un rastaman sympa qui nous propose des « rotis « maison? Il nous sert des wraps, une espèce de galettes au curry farcie de poulet, agneau ou langouste et pommes de terre safranés. Il prétend que les siens sont les meilleurs au monde et puisque nous n’en avons jamais mangé avant, nous lui accordons ce titre sans hésiter.
Entre parenthèse, tout le monde sait qu’il existe deux boissons sur terre qu’on trouve dans les quatre coins, même les plus reculés du monde. Coca Cola et Heineken ! De Centre-Afrique, passant par le Tibet à Alaska, on peut trouver ces deux symboles de la vie moderne. Ben non, ici à Barbuda ils ne les connaissent pas ! A Barbuda on boit et on vend les home-made limonade et rien d’autre. Je ne sais pas si c’est par conviction ou pas, toujours est-il que nous n’avons trouvé les deux géants nulle part.
Notre tour de village continue et la jeune fille dans son minuscule bureau d’immigration tamponne finalement nos passeports. Retour au bateau en sens inverse sauf que le vent s’est un peu levé et que la mer dépose de jolis rouleaux sur la plage. Le
La plage est une fois de plus déserte et les enfants se régalent pour finir la journée dans un château de sable pendant que Naji et moi préparons le bateau pour le départ de demain qui se fera de bonne heure.
bravo continuez a me faire réver , je suis votre parcour a bientôt PM
Rédigé par : taote | 09 février 2008 à 09:43
Lire vos aventures Antillaises, rencontres, plongees, rhum, baies..etc..lorsqu`on est au bureau n`est pas toujours facile, et je continue a vous envier d`avoir eu ce courage..on pense a vous en suivant votre trajet sur la carte..lots of love and kisses to both of you and the boys...Louise & Serge
Rédigé par : SUZANNE Alexander & Oscar | 11 février 2008 à 19:07