En attendant le départ, chacun s’occupe comme il veut et comme il peut. Romain passe une bonne partie de la journée en compagnie de Benoit et Sonia à Marin plongée. Il bricole, range et discute avec son tuteur Benoit avant de prendre la place de Sonia derrière l’ordinateur pour y consulter ses mails et envoyer des messages aux copains. Contrairement au réseau surchargé de Mango Bay (brasserie semi flottante et lieu de rendez vous des marins), la connexion y est plutôt rapide.
Loïc et Nils accompagnés de Marco, encore un petit matelot d’un voilier voisin, vendent des brochures publicitaires Hertz à raison de 20 centimes l’exemplaire aux passants. Après deux heures de travail, ils ont récolté environ 3 euros. Le collectif décide d’acheter avec le butin une barquette de frites munie de quatre petites cuillères à consommer sur le seuil de la cabane du monsieur de la pêche au gros.
Naji a découvert la caverne d’Alibaba. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. La base Moorings 150 mètres
Entre temps, nous avons découvert Ti Toques. Le restaurant est tenu par un jeune français, Stéphane, qui a su séduire une clientèle bien qu’en vacances, mais non moins exigeante. Le tartare de Marlin est un succès indiscutable aux yeux de tous. Chaque occasion est donc bonne pour y aller.
Le moment est venu pour quitter notre place à la marina. Heureux Cat
Le vent est absent et nous passons entre la côte et le rocher du Diamant ou j’avais plongé il y a quelques jours. Les eaux doivent être riches en poisson vu le nombre de casiers que les pêcheurs locaux y installent. Ils les repèrent à l’aide de bouteilles en plastiques accrochées à des cordes. Romain est de garde à l’avant du bateau pour éviter d’en prendre une dans l’hélice.
Le temps est couvert et l’anse d’Arlet nous emballe pas plus que ça et nous continuons donc la route jusqu’à Bakoua, l’anse Mitan. Un suisse y a construit une mini marina ou on trouve une place sur le seul et unique ponton que compte Bakoua. C’est un endroit sympa, un peu rouleur, mais l’escale vaut le coup rien que pour son restaurant Le Ponton.
Nous avons prévu de partir en direction de l’anse Saint Pierre, mais le CNED prend plus de temps que prévu et au moment de larguer les amarres, un grain énorme barre notre route vers le nord. D’après tout, nous n’avons pas de rendez vous, donc nous remettons la passerelle en place, doublons les amarres et rebranchons l’électricité à quai.
C’est la première journée de voile pour nous dans la mer turquoise des Caraïbes. Le ciel se charge par moment au dessus de la Soufrière et un rideau de pluie se dresse devant nous, accompagné de bourrasques de vent. Nous filons à 6 puis 8 nœuds au fil que le vent se renforce. Alayat dépasse les 9 nœuds et demie toute toile dehors. On part légèrement au lof et on préfère prendre un ris. Suivant les instructions de prise de ris façon Toaté à la lettre, c’était un jeu d’enfant et on repart de plus belle gardant la même vitesse, mais le bateau gite moins et la barre est plus légère. C’est un régal et pour couronner le tout un groupe de dauphins passe devant l’étrave. Ils sont en plein action de chasse aux sardines (ou autre espèce plus local) et ils ne tardent pas de reprendre la poursuite.
Nils nous demande depuis notre arrivée aux Caraïbes quand est-ce qu’on pêche un espadon voilier de 2 mètres
Alors on lance les cannes à pêche en route dans l’espoir d’exhausser le vœu de Nils. Voilà que la moulinette part à fond, je crie à mon pêcheur papa que ça mort. Au moment où il veut arrêter la course infernale, la ligne, pourtant en carbone, casse net ?! C’est la désolation générale. L’un pense à un thon de 100 kilos, l’autre à l’espadon voilier tant attendu, et Naji parie sur une baleine à bosse. En tout cas, c’était bien trop gros pour nous, avec comme seul résultat un reste de trois mètres de ligne de pêche en carbone sur la bobine de départ.
Une fois la baie de Fort de France passée, le vent tombe et nous remontons la grande voile mais le vent a disparu aussi vite que le nuage noir a vidé son chargement au dessus des collines verdoyantes. Notre mouillage dans la baie de Saint Pierre sera notre refuge pour la nuit avant de partir au petit matin vers la Dominique en compagnie du Lagoon de nos amis voyageurs.
Nous avons environ 35 miles
Un petit bateau à moteur local vient à notre rencontre à l’approche de notre destination. Il s’agit d’un boatboy Dominicain. J’ai lu dans le pilot qu’il y a Pancho, Sea Cat
Nous sommes donc arrivés sur la première île autonome que compte l’archipel des Antilles. Quel contraste avec les DOM. Les Dominicains se débrouillent comme ils peuvent sur leur terre verdoyante et d’une beauté extrême, mais aride, montagneux et dépourvu de toutes ressources naturelles et encore moins d’industrie.
L’auteur de mon guide préféré a parfaitement raison. Si Christophe Colomb devait revenir aux îles aujourd’hui, il reconnaitra uniquement la Dominique. Sur
La balade en voiture passe par des routes parsemées de cratères, dues à une pluie diluvienne, qui s’abat sur les versants de l’île presque quotidiennement. Nous sommes bien secoués, mais ça ne fait rien.
La végétation prend des tailles démesurées, on se croirait dans la forêt amazonienne sauf qu’ici on voit le bout de cet espace sauvage. Roseau est dominé par le parc national des trois pitons et nous visitons les Trafalgar Falls (des chutes) et des gorges qui sont un peu décevants. Notre périple nous a toutefois montré à quoi ressemble cette île pauvre et si riche en même temps. Les gens vivent au rythme des paquebots qui accostent deux à trois fois par semaines pour y déverser les touristes en quête d’authenticité, de nature luxuriante et arts naïfs sur les marchés locaux. Je n’ose pas imaginer le jour ou les tours operateurs décideront d’abandonner la destination. Il la Reine Mère
La journée a été bien animée et nous avons envie de naviguer un peu pour avancer vers Les Saintes avant que le vent se renforce comme la météo l’a prévue.
Au retour du grand nord, nous ferons certainement une nouvelle escale sur cette île pour partir à la recherche des baleines qui y passent au large et pour remonter la rivière Indienne
Pour notre traversée entre îles le scenario est identique à celle d’avant-hier. Un vent établis entre 15 et 20 nœuds, une mer belle et un ciel d’azur. C’est un vrai bonheur et nous profitons et dégustons à fond chaque instant que la mer nous offre.
Nouvelle journée de pêche à la traine. Comme la mer. Après
L’arrivée aux Saintes est arrosée, non pas de champagne, mais d’une belle averse tropicale.
L’archipel est composé de trois îles principales dont seul Terre d’en Haut est habitée. Les petites maisons aux toits rouges ne dépassent jamais un étage et le club Med n’y a pas encore implanté ses GO. D’ailleurs, il y a que quelques petits hôtels au confort basic et des cabanons à louer. Le mouillage de bourg des Saintes est situé au pied du village. La mairie est fermée donc on fera les formalités d’entrée demain.
Le matin on se rend donc dans le bureau de la police municipale, c.q. gendarmerie, douanier et lieu ou les Inconnus pourront bien tourner leur prochaine scène. Les trois hommes de loi sont assis dans leur fauteuil, plutôt allongés afin de finir leur nuit, derrière des bureaux remarquablement vides. L’accueil est courtois, mais strict et nous remplissons les papiers qu’un des hommes nous a remis. Pendant ce temps là ils reprennent leur discussion en patois sur leur voiture, le temps et autres sujets de la plus haute importance. Il regarde à peine nos passeports et nous demande de revenir dans une demi-heure le temps pour lui d’envoyer notre papier par fax en Guadeloupe pour le faire tamponner. Ils ne disposent pas d’ordinateur, mais uniquement d’un téléphone/fax qui ne doit pas beaucoup fonctionner. Naji et moi éclatons de rire en sortant de la Mairie en pensant la même chose. Au secours ! La combinaison de l’administration française et les îles, donne un scenario de folie, et un beau voyage à nos impôts.
Après avoir récupéré notre papier de chez nos amis qui sont toujours aussi débordé, nous partons vers le mouillage à l’abri de l’île à Cabrit.
Une fois les devoirs du CNED achevés, Les petits copains du bateau Maxandre nous ont rejoints. Les enfants partent à l’assaut sur la plage et ils passent le restant de la journée sur notre petit dériveur accroché derrière le bateau. Les enfants mettent ainsi fin à la tranquillité de tous les plaisanciers qui pensaient somnoler sur le pont de leur bateau pendant cette belle journée.
Barbara nous apporte une galette des rois et sa clé USB avec les photos de notre excursion en Dominique et les couchers du soleil vus du Marin. J’ai de quoi alimenter le blog, reste à trouver une liaison internet qui permettra de publier tout ça.