Nous revoilà les cinq au complet de l’autre coté de cet océan Atlantique. Une traversée tant attendue, tant redoutée a été une expérience exceptionnelle pour Naji, Philippe et Michel. Ils en ont parlé chacun à leur tour et l’ont vécu à leur manière, mais convaincu que leur amitié est la plus grande réussite de l’aventure. Je tiens donc une fois de plus à remercier Philippe et Michel qui ont permis d’amener Alayat jusqu’ici et d’ouvrir la mer des caraïbes à nous.
C’est étrange de se trouver à bord de notre propre bateau aux Antilles et non pas sur un bateau de location. Les pontons de la marina du Marin sont habités depuis peu par de multiples embarcations de toute taille, forme, âge et équipages venues de différents pays européens ou continent nord Américain. Ils parlent tous de leur traversée et visiblement l’année 2007 n’a pas été un bon cru. La flottille de plus de 250 bateaux participant au célèbre rallye transatlantique ARC a connu une météo très agitée et le constat est donc unanime, la transat cette année n’est pas une mince affaire. Moi je reste convaincu que cela n’a jamais été et ne le sera jamais. C’est amusant de constater que les opinions à ce sujet ne sont pas les mêmes des deux cotés de l’atlantique ! Une fois ici on revoit sa copie généralement.
Nous passons le plus gros de la journée entre éponge grattante, tuyau d’arrosage et boite à outils. Ce n’est pas uniquement l’équipage qui a souffert, mais le bateau a pris quelques coups pendant cette aventure et il faut donc réparer. Nous sommes pratiquement refaits à neuf et notre départ du Marin se fera dans quelques jours. Le temps est encore un peu instable avec de nombreuses averses et beaucoup de vent, mais ça devrait rentrer dans l’ordre le temps de finir les derniers travaux.
Les pontons se sont transformés en terrain de jeux, les quais en piste de trottinettes et les enfants voyageurs passent d’un bateau à l’autre et refont le monde à leur niveau. Grand, petit, fille, garçon, les enfants semblent parler la même langue et ne connaissent pas les barrières que nous nous dressons en tant qu’adulte. Nils s’est fait copain avec la dame de l’école de plongée, Romain est invité chez son copain Thomas à la maison plus loin dans la baie et Loïc part à la pêche avec les copains du ponton E. Les filles du ponton D viennent jouer au lego et la petite copine allemande invite tous les enfants du coin à prendre un bain dans sa petite piscine Nemo installée pour l’occasion sur le ponton. La pêche aux tarpons est assurée par le voisin de l’emplacement numéro 245 qui affine le travail que notre papy pêcheur avait commencé à Minorque. Les voisins à la place 321, qui ont acheté un catamaran sans jamais avoir navigué, ont encore quelques problèmes de « pilotage » en bougeant le bateau jusqu’à l’emplacement 327 quelques mètres plus loin. Ils ne sont pas prêt de quitter le port et il y a de fortes chances de les retrouver au même endroit au mois de Juin. Les suédois en face décollent minutieusement toutes les étiquettes des boites de conserves, bouteilles d’eau et autres courses afin d’éviter d’embarquer des invités de mauvais genre, tels que cafards ou cousins plus ou moins proche à bord de leur magnifique Swan. L’opération prend plus de trois heures, mais je crois qu’ils pourront larguer les amarres sans avoir la crainte d’avoir embarqué le moindre clandestin.
Le message est passé, il faut vérifier le contenu des courses d’un peu plus prêt. J’ai déjà eu l’angoisse des poux avant de partir donc ce n’est pas le moment d’embarquer d’autres bestioles !
Apres quelques jours au port, nous faisons une fois de plus l’heureux constat que les rencontres en mer se font bizarrement beaucoup plus facilement qu’à terre. Cette espèce de solidarité entre marins nous fait quelque part reprendre confiance en l’humanité et est sans frontière. Pourquoi on est capable de cohabiter si facilement en mer ? C’est sur elle est grande, on ne connaît pas le stress terrestre et on vie au ralentit sur les îles. Il n’y a pas de raison de se presser non plus. Les jours se ressemblent et personne n’a des impératifs ou de soucis particuliers. De plus on a l’excuse de la chaleur qui ne permet pas à l’organisme d’accélérer le pas. C’est inquiétant de constater qu’on s’habitue si facilement à ce nouveau rythme, ce style de vie…
Dès notre arrivée, nous avons retrouvé les copains sur Maxandre, les filles et papa Christophe sur Harem et d’autres chanceux comme nous qui ont comme seul souci, est-ce qu’on descend au sud ou est-ce qu’on part d’abord à la conquête des îles au nord ? Les préoccupations des marins ne se limitent plus aux prévisions météorologiques mais s’élargissent donc avec le choix de l’itinéraire.
La décision finale aura lieu demain après consultations des guides, copains et notre petit doigt. Les enfants reprendront également le chemin de l’école demain avec un peu d’avance sur le planning terrestre, mais je veux rester à jour pour avoir quelques jours de joker. Heureusement qu’il y a le CNED pour nous rappeler à l’ordre. Les enfants, et nous aussi d’ailleurs, ont tendance à oublier qu’il faut s’instruire un peu pour ne pas revenir sauvage et à moitié poisson. J’ai enfin trouvé une deuxième maman, victime du CNED, chez qui je peux me plaindre et échanger mes expériences.
Nous passons notre première nuit au mouillage. C’est le 31 et il faut fêter ça en mer avec les copains Barbara et Laurent, au menu foie gras et champagne. Les cinq garçons passent la soirée sur le trampoline du catamaran pendant que nous trinquons à la nouvelle année. Cette année si spéciale et tant attendue…
Le voilier de mes rêves est entré au port pendant que j’écris ce texte. On l’avait déjà vu à Porto Banus en Espagne et je suis de nouveau émerveillée. Ce sont des Hollandais et je vais essayer de me faire copine avec la maîtresse du bord. Avec un peu de chance elle me fera visiter ce trésor des mers, on ne sait jamais, la solidarité en mer ?... Affaire à suivre.
Notre séjour au Marin se prolonge de jour en jour. Heureusement que Nils s’est fait copain avec la dame de la plongée, dont on connaît le prénom depuis, elle s’appelle Sonia. A force de passer devant le cabanon de plongée, nous avons fini par céder. Les enfants se font offrir un baptême de plongée et Naji et moi décidons de passer notre premier diplôme à une profondeur de vingt mètres. Au programme, vidage de masque, échange de détendeur et tests d’équilibre sous l’eau à différentes profondeurs.
Nous partons pour une plongée d’environ 40 minutes, durée variable selon la consommation d’air comprimé de chacun. La difficulté majeure est l’équilibrage des oreilles. Non seulement pour nous adultes, mais surtout pour les enfants. Tandis que nous raclons les fonds à vingt mètres, les enfants par contre n’ont pas le droit de descendre en dessous de 4 mètres
Naji et moi n’avons pas oublié l’essentiel que les instructeurs nous avaient appris au cours des derniers voyages. On reprend vite gout et nous passons les épreuves sans trop de difficultés. Naji a même fait des progrès gigantesques au niveau consommation. Les bouteilles ne se vident plus aussi vite que dans le passé et il est content de pouvoir prolonger le séjour sous l’eau sans devoir faire appel aux réserves de l’instructeur. Je parle bien évidement des bouteilles jaunes de plongée, ceci afin d’éviter tout amalgame !
Il faut maintenant s’équiper de matériel de plongée, mais ou stocker tout ça. Les cales sont archi pleines et à moins de remplacer nos réserves de nourritures par des sachets lyophilisés pour libérer un peu de place… On trouvera certainement un dernier petit coin caché pour caser bouteilles et équipement. On se rendra chez nos copains à fond la forme en Guadeloupe pour faire notre choix dans ce monde extraordinaire qu’on redécouvre au fil des jours.
J’ai même pu aller plonger au fameux rocher du Diamant, site ou les fonds et parois sont extrêmement riches en vie sous-marine avec des couleurs étonnantes.
Nous avons définitivement opté pour une route au nord. Reste le problème des pièces venant de Métropole. La France d’outre-mer est loin des fournisseurs ancrés en Finistère. La poste a également des problèmes de traversée. Je vous l’ai dit, ce n’est pas rien de traverser l’Atlantique ! Nous attendons donc tous les jours, comme des enfants attendent leurs cadeaux de Noël, nos précieux paquets de pièces détachées en provenance des différents fabricants outre Atlantique.
Nous connaissons l’entrée de la baie du Marin, qui se prénomme cul de sac, par cœur à force de faire les allers-retours entre le mouillage de Sainte Anne et la marina. Il
Nous sommes mentalement prêts à partir depuis plusieurs jours, mais techniquement ce n’est pas encore le cas. On va finir par quitter notre emplacement au ponton, j’en suis certaine, c’est une question de quelques jours. Vu le temps que nous avons devant nous, on peut patienter encore un petit moment pour partir avec un bateau qui marchera à fond sur tous les fronts.
La mise à jour du blog fera l’objet de beaucoup de gymnastique durant les mois qui suivent. La publication des textes n’est pas un énorme problème, mais les photos... On fera de notre mieux en fonction du réseau…
De plus en plus envieux de vos aventures aux Caraibes..que le soleil soit avec vous..bises a vous tous..Serge, Louise et les garcons..
Rédigé par : SUZANNE Alexander & Oscar | 10 janvier 2008 à 20:50
coucou, c'est la dame du cabanon de plongée au marin ! votre texte m'a fait sourire ! que la marina est calme sans les trois petites tetes blondes , je suis sure que meme les poissons du marin s'ennuient sans vous , gros bisous à tous, sonia
Rédigé par : benson ( benoit & sonia ) | 16 janvier 2008 à 21:41
on ne vous oublie pas, no worries!
La rentrée ici est juste un peu plus speed que chez vous...
alors donc après avoir écumé la surface des océans, voila que vous raclez le fond maintenant.
Naji va sûrement tomber sur le pacha d'un sous marin russe qui va lui offrir un peu de caviar contre deux kilos de tomates bio!
trop fort
allez on pense à vous et on vous embrasse tous les 5 très fort.
The bot's family
Rédigé par : botella | 20 janvier 2008 à 19:17
Salut les marins,
Je vois qu'on se décide à mettre un peu la tête sous l'eau, à regarder sous les jupes de la grande bleue. C'est pas mal non plus
avec cet angle de vue, non ?
Je viens de faire un point des travaux de la maison avec les différents corps de métier et après trois ans, je vais finir par en jeter de l'échaffaudage.
Ne vous étonnez-pas, si vous trouvez un maçon ou un plombier avec une baignoire aux pieds par 35 m de fond.
Bon, restez prudents et bon vent pour la remontée.
On pense bien à vous.
Michel
Rédigé par : d'Urso Michel | 28 janvier 2008 à 19:51
sa va loïc sa fait baille que j'e tais pas paler devant l'école il y a quelqu'un qui vent du pain et des bonbon
DE TON POTE GABRIEL
aurevoir
Rédigé par : botella | 07 février 2008 à 18:35