Le dimanche 9, il fait effectivement très beau et avec le retour de l’anticyclone, le vent est tombé à un tel niveau que les voiles restent dans leurs couchettes respectives. La mer qui était « mosso » hier, ressemble plus à un lac qu’à l’Adriatique qu’on a connu ces derniers jours. Avec un petit pincement au cœur, nous quittons notre place au ponton. Elle a été si confortable que même les algues ont eu le temps de se coller à notre peau. Alayat a grandi, il a une petite barbe verte sous le menton.
Notre séjour a été donc prolongé d’une semaine, un peu contre notre gré, mais nous avons pu, en contre partie, profiter plus longtemps des cousins et de la famille.
Nous avons donc définitivement abandonné notre virée en Grèce. Un peu déçu, mais certain d’y aller l’été prochain, après notre retour des Antilles.
Nous allons longer la côte pendant deux jours, pour atteindre Syracuse. Le trajet se déroule sans encombres, mais pendant la première nuit, on constate un écart assez important entre le cap vrai (c'est-à-dire celui qu’indique la boussole) et le cap qu’indique notre cher pilote automatique. C’est étrange et plutôt embêtant, parce que non seulement il fausse notre route, mais il change régulièrement d’écart, ce qui entraine un slalom irrégulier.
Je n’étais jamais une star en mathématique, mais je peux comprendre que les calculs qu’effectue notre Raymarine ne sont pas exacts. Il faut qu’il revoie sa copie. Seul problème, nous sommes dans un genre de no man’s land, quelque part entre Santa Maria di Leuca et Crotone. Ni l’une, ni l’autre n’est une ville particulièrement bien équipée. Il faut aller en Sicile pour trouver un docteur en électronique.
On essaie à plusieurs reprises d’étalonner le pilot, dans l’espoir qu’il arrête ses caprices, en faisant des tours sur nous même. Rien y fait, mais en récompense à nos efforts, nous attrapons un petit espadon qui faisait sa sieste. Les enfants sont euphoriques et il faut les prendre en photo sous tous les angles, pour immortaliser cette prise de folie. Le jeune espadon avait encore quelques années devant lui, avant d’atteindre l’âge majeur, mais ils sont tellement heureux, qu’on exécute nos devoirs de photographe sans les contrarier.
Durant le temps que les garçons s’occupent de la bête, je suis à la barre et commence à me poser des questions sur la suite du trajet. La distance qui nous sépare de notre objectif est encore longue. Il faut encore une journée avant d’atteindre la côte Sicilienne.
Sage comme il est, le capitaine rejette cette option immédiatement. Ce n’est pas envisageable de passer une nuit supplémentaire scotché à la barre. On
Mission numéro uno : chercher un taxi qui veut bien nous embarquer avec nos bidons vides pour chercher du diesel dans une station service sur la route. Au
Nous dépassons curieusement deux stations services, qui nous semblaient pourtant appropriées, mais le monsieur au volant n’a pas l’air d’aimer l’enseigne. Il me fait penser en fait un peu au type muni de dents d’acier, tout droit sorti d’un des films 007. Le genre de personnage qu’il faut mieux ne pas contrarier.
Il s’arrête enfin et salue gentiment le pompiste en lui remettant sa carte de fidélité. Voilà la réponse à l’énigme. Il a du emporter de nombreux lots et cadeaux dans le passé, grâce aux plaisanciers en manque de carburant.
On trouve ça plutôt amusant, sauf qu’il n’hésite pas à nous facturer les kilomètres qu’on a parcouru en trop, afin d’alimenter un peu plus sa stupide carte. Bon, on est en mesure d’alléger la soif de notre cher Alayat et on a résolu notre premier problème. On fait ensuite quelques essais, afin de tester notre marche arrière. Histoire de voir s’il s’agissait d’un caprice isolé. A primo abord, les choses sont rentrées dans l’ordre et nous partons, non pas pour Syracuse, mais pour Riposto. On connaît bien le port et nous allons arriver de nuit, donc il faut mieux aller là où on se sent le mieux. Le vent ne veut pas être avec nous, et il faut lutter contre les vagues et le vent pour franchir le cap qui va nous libérer de ses conditions inconfortables. Il va falloir traverser le détroit de Messine avant que le vent le rendra bouillonnant.
On pensait pourtant avoir assez de soucis comme ça, mais pour pimenter un peu plus la situation, le moteur a décidé de caler à trois reprises sans raison valable au milieu du détroit. C’est injuste, mais c’est la réalité et il faut se rendre à l’évidence que nous avons là un souci de taille. Il fait nuit, le vent va mollir à l’approche du port et nous ne savons pas si notre Yanmar veut bien nous amener à bon port. Les 20 nœuds de vent nous poussent à vive allure dans la bonne direction. C’est déjà ça de gagné. Puis il faut prendre contact avec la capitainerie de Riposto avant qu’elle ne ferme pour les mettre au courant de notre petit problème. Ils garderont quelqu’un présent au cas où il faut nous remorquer. Les deux heures jusqu’à l’arrivée ont été très longues. Nous remettons le moteur en marche à petit régime et ‘thanks god’ il ronronne. Nous entrons dans le port tard dans la soirée, après avoir cherché en vain les deux phares rouge et vert, qui marque habituellement l’entrée. Ce n’était pas étonnant que nous ne les ayons pas trouvés. Ils ne fonctionnent pas ?!
Maintenant, ça suffit, on va falloir réparer les bobos avant de repartir. Il faut changer le pilot. Vider les réservoirs de fuel parce que nous avons embarqué du diesel pourri, ce qui est à l’origine de notre panne d’hier. Changer les filtres et compagnie et surtout remonter notre moral.
Nous allons donc monter l’Etna, histoire de changer d’air. C’est lui qui est à l’origine d’une épaisse couche de cendre qui s’est déposé à Riposto, lors de sa dernière éruption d’il y a deux semaines. Quelques bateaux portent encore les traces de l’évènement. Un bus nous accompagne au pied du téléphérique qui nous monte à mi-chemin où l’on reprend des jeeps pour nous conduire au sommet d’un des cratères.
Le guide nous montre les différentes coulées de lave, datant d’il y a quelques mois à plusieurs années. Puis on contourne le cratère principal qui était à l’origine de l’éruption gigantesque de 2001. On distingue les traces de souffre, de fer et de silice dans les pierres de lave, et le cratère laisse toujours échapper une fumerole de vapeur d’eau. Les enfants s’amusent à jeter des morceaux de lave dans le cratère fumant, épaulés par leur petit copain anglais qui voyage comme nous sur leur voilier en famille. Ils partiront comme nous outre atlantique dans quelques mois et qui sait si on les reverra de l’autre coté ?
Tuto posto, comme disent les italiens. Nous avons fait le grand nettoyage des cuves et après un plein de fuel propre, nous repartons en direction de Syracuse pour le changement de pilot automatique. La vieille ville se situe sur une ile, reliée à l’autre rive par trois ponts. Nous trouvons une place dans la marina au cœur même de la cité antique. Les petites ruelles sont à deux pas des pontons. Il n’y a plus beaucoup de touristes, mais encore suffisamment de monde pour animer les nombreuses terrasses. Les façades sculptées et les monuments sont éclairés la nuit. C
La baie qui entoure la ville est un refuge parfaite pour ceux qui doivent se mettre à l’abri du mauvais temps. Nous attendons avec impatience notre ami technicien pour résoudre notre dernier souci, celui du pilot. C’est vraiment notre copain, car il nous remplace la totale dans la journée. Notre
Il faut juste passer encore chez le marchand de rapalas (instruments de pêche), pour chercher encore des rapalas blu (traduction : petit poisson en plastique, armé d’hameçons et de couleur bleue). Il paraît que c’est ça la nouvelle mode dans le monde des hommes en ciré jaune marseillais. Nous avons donc demandé au vendeur trois rapala blu de différentes tailles afin de compléter notre collection.. Clients comme patron nous ont interrogés sur le pourquoi de cette couleur. Naji a du être tellement convaincant, que le client derrière nous s’est également enrichi d’un rapala blu.
Le rapala blu marseillais, baptisé Martin par Loïc, traine donc maintenant au coté de tutu rose qui a été transférée sur une autre ligne.
Depuis notre départ de Syracuse, tous deux se portent bien, mais n’ont rien rapporté pour l’instant. On les a sauvés d’un assaut lancé par une vingtaine de dauphins, qui nous ont suivis au large du cap Porto Palo à l’extrême sud-est de la Sicile.
Au petit matin, nous croisons de nombreux pêcheurs sur notre route. C’est la sortie du dimanche. Chez vous, on profite de la fin de l’interdiction, pour monter la Sainte Victoire. Ici
Vu le nombre d’embarcations, les eaux doivent être poissonneuses, mais ni tutu, ni Martin attrape de quoi manger à midi.
Après un bref arrêt au port de Marsala, pas beau du tout, nous enchainons les miles pour traverser vers la Sardaigne. Le
Les premières évaluations doivent en plus repartir vers Toulouse à la fin de la semaine donc il faut faire travailler la troupe.
Au petit matin, pendant que j’essaie de dormir un peu, le moteur ralentit. Mon cœur oublie spontanément quelques battements et je saute du lit pour affronter la mauvaise nouvelle. Qui je vois là, sur la jupe arrière ? Le capitaine qui se débat avec sa canne à la main, le sourire aux lèvres avec visiblement quelque chose de gros au bout de l’hameçon. Tout l’équipage est levé et présent sur le pont pour assister à l’évènement majeur dans la vie de Naji pêcheur. Le voilà, la bête tant attendue, juste en bas de l’échelle. Il essaie par tous les moyens d’échapper à son destin culinaire. Cette fois ci, il est pour nous. On dirait qu’un carnage a eu lieu dans le cockpit, digne d’un mauvais film d’horreur. Le sang du thon a peint la belle coque blanche en rouge. On se croirait dans un chalutier en fin de voyage avec l’odeur de poisson un peu partout. Naji découpe la bête en pavés et nous pourrons en manger midi et soir pendant deux ou trois jours.
Alors, c’est bel et bien notre rapala blu qui est à l’origine du succès et nous tenons, de façon solennelle, remercié tous ceux qui ont donné les renseignements nécessaires pour mener à bien cette mission.
Depuis, notre belle tutu en rose a également contribué au remplissage du congélateur. Elle a séduit trois autres petits thons pour les ramener à bord entre les mains du heureux capitaine & pêcheur. Une journée fructueuse avec à la clef une place au port bien méritée. Nous avons quand même parcouru plus de 900 miles
L’approche de Carloforte passe par le cap de la baie de Teulada, le point le plus au sud de la Sardaigne. Au la cote Sarde. Les
Il y a un peu plus d’un an, nous étions partis de Toulon avec un début de Mistral et après quatre jours de course, nous avions préféré abandonné les autres équipages ici même à Carloforte.
Nous retrouvons Andrea dans son zodiac, le rambo local, pour nous donner un coup de main pendant l’accostage. Il nous reconnaît également et on se sent immédiatement un peu chez nous sur cette ile qu’on a tant apprécié.
Au menu il y a naturellement notre thon. Naji nous prépare différents plats délicieux avec comme produit de base notre victime de ce matin. Il y carpaccio façon Bea, thon mi-cuit, thon grillé à l’unilatéral ou bien pavé de thon grillé. C’est un véritable festin culinaire et il y en a pour tous les gouts. Le ventre bien rempli, merci petit Naji, nous nous écroulons pour la nuit.
On prévoit du Mistral pour les prochains jours et nous resterons ici quelques jours pour se reposer, travailler et dès que la météo nous est favorable, mettre cap, toujours à l’ouest, vers les Baléares….
bonjour les veinards
vraiment , ça fait rêver ! le mot que je suis en train de rédiger n'a pas le même exotisme; je suis en effet confortablement installée derrière mon écran avec vue imprenable sur le parc de la Duranne ! mais bon , il fait beau c'est déjà bien ; finalement il faut relativiser , si je l'envoyais à un lillois , il se dirait: "la veinarde à la duranne !"
en tout cas c'est bien sympa de lire vos messages , on peut s'échapper pour quelques minutes
à bientôt
anne
Rédigé par : afbourhis | 20 septembre 2007 à 12:25
sa va loï
nos sévaluation elle son fade
tu va réusir
les cm en sport il font du rugbi
A++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
GABRIEL
Rédigé par : les bots | 22 septembre 2007 à 10:01
Tu veras Pierre Michel est tres doué pour régler l'alignement du Pilot Auto.
Bravo pour la pêche ! la je suis battu à plat de couture.
merci pour le moment de fraicheur passé en votre compagnie enlisant vos aventures.
Valérie se joint à moi pour vous embrasser
tous.
Michel
Rédigé par : Michel Cohade | 29 septembre 2007 à 12:05